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Summer School: Elise El Rassi

Elise El Rassi a participé à la Summer School, organisée par RestART Beirut avec le soutien de l’Ambassade de Suisse au Liban.

L’étudiante en restauration et conservation culturelle de Holy Spirit University of Kaslik (USEK) revient sur cette expérience.

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Speaking with SUPSI student Gaia Iacobucci

In the framework of the five-week Summer School, organised by RestART Beirut with the support of the Swiss Embassy in Lebanon, students from the University of Applied Sciences and Arts of Southern Switzerland (SUPSI) and the Holy Spirit University of Kaslik (USEK) worked hand in hand on the stucco restoration of the Sursock Palace while sharing and exchanging knowledge.

Gaia Iacobucci, a student in Conservation and Restoration at SUPSI University, shared her experience with us.

Credits: @Elisacasa

How did you learn about RestART Beirut’s Summer School? How did you feel about it?

Gaia: During the first semester, our professor told us about the opportunity to do a working experience in Lebanon, without being specific. She told us only about a restauration mission in one of the most famous palaces in the capital city. My first thought was “I want to apply” but then I explained that opportunity to my family and they seemed frightened. I knew absolutely nothing about the political situation in the county, I remembered only the video of the blast and knew that some years ago there was some conflict but nothing more. So, I started to do some research about it and I found a lot of chaotic information. In the end, I didn’t apply. Instead, two of my classmates applied for the mission which was supposed to take place in January, but unfortunately, because of the pandemic the mission was postponed. I had more time for thinking and I discussed it with my classmates. They convinced me to apply for the summer school and so I did. I was very excited to go abroad and work out of Ticino. I have never been out of Europe and the idea of working and living even only for five weeks enthuses me lot.

The thing that I liked most was the opportunity to see another culture, another kind of building, different from Switzerland and have the possibility to see it not as a tourist but as a worker.

Gaia, SUPSI student

What was your first impression of Beirut?

We arrived in Beirut during the night so I didn’t see much in the car from the airport to the apartment, but the next morning once out of the apartment I started to be in love with the city. I don’t know if I fell in love because it is completely different from Switzerland, I know only that everything that I saw seems that be something beautiful, even the chaotic electricity cables.

Credits: @Elisacasa

What did you learn during these five weeks?

Gaia: When we started to work with the Lebanese people, I found them very collaborative, kind and very nice. The first week one of them would every day drive us home or to the grocery shop if we needed. Also during the weeks, they were always available and keen to explain to us their country and their habits. I learned lot about these people and this county, and it’s something that I will be difficult to forget. Regarding the work, I learned a lot about my profession, what you can do in difficult situations.

I learned about the material, the stucco decoration, and I learned what is its weakness, I learned new treatments and how to decide which is better to do compared to another one. I can say that I learned very much from my professor.

Gaia, SUPSI student

About the Lebanese people, I think we exchanged a lot on the human side.

What advice would you give future students/applicants?

Gaia: I would definitely suggest applying immediately and I would also say that could be a super interesting experience, something that they will never regret. I would say also for future students that would like to do this summer school, that it is an experience not to be missed. In the end, I want to thank you, members of Restart, really thanks a lot for this gorgeous opportunity

Read more about our Summer School.

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Vers la restauration du palais Sursock

Giacinta Jean, Giulia Russo et Giovanni Nicoli sont trois experts en conservation et restauration de surfaces décoratives. Ils sont venus au Palais Sursock pour évaluer l’ampleur des restaurations des surfaces décoratives.

Pour ceci, les experts suisses de l’Université des sciences appliquées et des arts de la Suisse méridionale (SUPSI) se sont rendus à Beyrouth fin septembre 2021.

Dans cette interview, le professeur Giacinta Jean parle de la mission, des émotions ressenties en entrant dans le Palais. Elle évoque aussi des collaborations académiques qui, avec notre soutien, pourraient conduire à un transfert et un échange de connaissances durables.

Experts en conservation et restauration du palais sursock

Les experts en conservation et restauration

MISSIONS ET OBJECTIFS

Giacinta Jean : Notre objectif est de contribuer à la récupération du Palais Sursock. Nous souhaitons mettre au service nos compétences et connaissances au profit de la formation et la recherche. Ces compétences seront exploitées pour la conservation des surfaces architecturales. Nous espérons que notre mission à Beyrouth pourra apporter une aide concrète pour transformer une situation d’urgence en projet culturel. Notre espoir est d’initier des activités de formation pour les professionnels locaux. Mais aussi de collaborer avec ceux déjà impliqués dans la restauration de ce précieux patrimoine culturel à différents niveaux (architecture, technique, interprétative et curatoriale). En septembre, nous nous sommes concentrés sur l’analyse des décorations en stuc. Ce sont une partie importante de la signification culturelle du palais Sursock.

DÉCOUVERTE DU PALAIS SURSOCK

Giacinta Jean : Lorsque nous sommes arrivés pour la première fois au Palais Sursock, nous avons ressenti un sentiment d’inadéquation face à une dévastation aussi profonde. Un sentiment pénible de savoir qu’il ne sera pas possible de récupérer cette situation désastreuse. Le bâtiment était le précieux coffre de toute une histoire. D’autre part, le désir profond d’aider à construire un avenir durable et significatif pour ce lieu.

L’ÉTENDUE DES DÉGÂTS

Giacinta Jean : L’explosion du 4 août 2020 a causé de très forts dégâts. Elle a également mis en évidence certaines faiblesses intrinsèques du décor en plâtre. La cause est due à la fois aux techniques d’exécution ainsi qu’aux précédents phénomènes de décomposition. L’absence de clous ou de barres métalliques rendent fragiles les éléments décoratifs et sujets au détachement. Les effets de l’explosion ont été particulièrement graves pour les plafonds du deuxième étage, car la structure en bois supportant le plâtre était déjà faible et pourrie.

Pour pouvoir effectuer la meilleure restauration possible pour le Palais Sursock, nous envisageons des formes de collaboration, à la fois en termes d’enseignement et au sens large. Pour cela, il faut réfléchir au rôle que la mémoire du passé peut jouer dans la formation de l’avenir.

LES ENJEUX DE LA RESTAURATION

Giacinta Jean : Les décorations en stuc sont faites à la main et en partie composées d’éléments préfabriqués montés avec une couche de plâtre. Ce sont les décorations en plâtre typiques que l’on peut trouver dans les grandes maisons de Beyrouth à la fin du XIXème siècle. L’enjeu pour leur préservation est de créer les compétences techniques et professionnelles des populations locales. Ils doivent être capables de prendre en charge ce genre de travail. Comment faire ? Notamment en équilibrant les questions de conservation et de réintégration des parties manquantes.

VERS UNE COLLABORATION ?

Giacinta Jean : Lors de notre séjour, nous avons pu établir des contacts avec des universités et des professionnels impliqués dans l’étude, la conservation et l’interprétation du patrimoine culturel. Nous envisageons des formes de collaboration tant au niveau pédagogique (formation technique que professionnelle).

Nous prévoyons de démarrer le projet cet hiver en proposant un atelier à des étudiants suisses et libanais. Celui-ci portera sur les mesures d’urgence et de sécurité à prendre pour sécuriser les décorations architecturales endommagées.

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L’Histoire du Palais Sursock

Le Palais Sursock est une grande résidence de la ville de Beyrouth au Liban. Le palais, vieux de 160 ans, a survécu à deux guerres mondiales, à la chute de l’Empire ottoman, au mandat français et à l’indépendance du Liban. Cependant, la terrible double explosion du 4 août 2020, a lourdement impacté ce monument historique. Voici une brève histoire du palais Sursock.

Mélange de styles vénitien et ottoman

Achevé en 1860 par Moussa Sursock, le palais est l’une des plus grandes résidences du pays de l’époque ottomane. Il se situe dans la rue Sursock, où de nombreuses grandes villas et palais ont été construits depuis le début du XIXe siècle. Un siècle après sa construction, le bâtiment a été classé par le ministère libanais de la Culture comme bâtiment d’importance historique le 10 février 1966 (décret n° 60), grâce aux efforts de feu Lady Yvonne Sursock Cochrane.

Ce palais de trois étages, doté de quatre tours et de fenêtres à triple arcade, est entouré de vastes jardins. Il est à l’image de la famille qui a contribué aux collections d’art que l’on peut y trouver. Des meubles et des tapisseries français et italiens du XVIIe siècle, des tapis persans du XVIIIe siècle, des peintures inestimables de Gentileschi et de la verrerie byzantine trouvée en creusant les fondations du palais ne sont que quelques exemples de la richesse de la collection. Mélangeant les styles vénitien et ottoman, l’édifice est concentré sur un hectare et rassemble presque toute la flore méditerranéenne. Cette maison est un symbole de la riche histoire de la famille Sursock.

2 décennies de travail défaites en 2 secondes

Après la guerre civile de 1975-1990 au Liban, Lady Yvonne Sursock Cochrane a passé vingt ans à restaurer soigneusement le palais pour lui redonner sa gloire d’antan. La double explosion du 4 août 2020 a détruit cette merveille ottomane du 19e siècle, faisant exploser le toit en terre cuite et envoyant des milliers d’éclats de verre des fenêtres brisées à travers des œuvres d’art séculaires. Des statues de marbre d’une valeur inestimable se sont effondrées.

Tout dans la maison a été très endommagé. Rien n’est resté intact“, a déclaré le propriétaire Roderick Sursock Cochrane à Al Arabiya English. “Une partie est récupérable, mais beaucoup de choses ont été irrémédiablement endommagées.”

Nous devons sécuriser les murs et les fondations, réaligner les pierres qui ont été déplacées et poser des tuiles sur le toit. C’est beaucoup de travail, a-t-il ajouté. La partie la plus difficile sera les plafonds, je pense, car ils sont très complexes“.

La bibliothèque située au premier étage avant (à gauche) et après (à droite) l’explosion du 4 août 2020

Blessée lors de l’explosion, Lady Yvonne, 98 ans, est décédée peu après. Elle était une fervente défenderesse de l’art et du patrimoine, ayant été présidente du Sursock Museum et fondatrice de l’Association pour la protection des sites naturels et des bâtiments anciens (APSAD) en 1960.

“Dieu seul sait ce qu’il adviendra de cette propriété, entourée de plus en plus de tours ignobles (…) C’est encore le seul espace vert du quartier(…) Mais elle restera dans la mémoire de ceux qui l’ont connue, l’image d’une époque où la civilisation et l’art de vivre faisaient partie du quotidien.”

Lady Yvonne Sursock Cochrane (dans Palais Sursock Beyrouth, Préface de Yvonne Sursock Lady, par Dominique Fernandez, 2010)
Les rez-de-chaussée avant (à gauche) et après (à droite) l’explosion du 4 août 2020.

Dans une lettre datée d’octobre 2020 adressée au ministre libanais de la Culture, les propriétaires actuels ont déclaré leur volonté d’entreprendre la restauration du palais et de ses collections afin de transformer la résidence privée en un musée ouvert au public. RestART Beyrouth apporte son expertise technique pour l’ensemble du projet et la collecte de fonds pour sa mise en œuvre.

La famille Sursock

La famille Sursock, à l’origine des marchands, avait acquis des terres et des entreprises une fois installée à Beyrouth au XVIIIe siècle et s’était élevée dans les cercles sociaux au point de se marier à l’aristocratie de nombreux pays européens. Le siège de la famille, appelé Palais Sursock, avait servi de rappel des jours de gloire de Beyrouth. Il abrite une impressionnante collection de meubles ottomans et de peintures européennes et constitue un trésor de l’histoire de Beyrouth. La famille Sursock est connue pour sa philanthropie. Elle a fait don de milliers d’œuvres d’art à l’État dans le cadre du musée Sursock de Beyrouth.

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L’histoire de RestART Beirut

Le 4 août 2020, une explosion d’une ampleur sans précédent (en milieu urbain, depuis 1945), ravage le port et le centre ville de Beyrouth, engendrant un nombre considérable de victimes, et plongeant des milliers de personnes dans une situation précaire ; elle défigure irrémédiablement les quartiers historiques de la ville.

Gemmayzé, Mar Mikhaël, Achrafieh sont autant de noms qui résonnent au cœur des habitants de  Beyrouth. Ces quartiers témoignent avec éclat de longues traditions d’histoire ainsi qu’un patrimoine culturel d’une richesse inouïe. C’est cet héritage matériel et immatériel, enrichis de génération en génération, des premiers phéniciens à aujourd’hui qui donne à la ville son caractère unique.

Les trois axes d’activité de RestART Beirut

En effet, ces quartiers combinent remarquablement une architecture contemporaine et un patrimoine bâti plus ancien. C’est ce contraste, ce palimpseste urbain, qui définit aujourd’hui l’identité de la ville et sa renaissance après la fin de la guerre civile. Outre la destruction partielle de sites patrimoniaux déjà fragiles et menacés, l’explosion a également mis en péril les collections d’art que protégeaient ces édifices. La restauration de ce patrimoine, tout en maintenant le tissu social qui fait l’âme de ses quartiers et en soutenant la jeunesse qui leur donne leur dynamisme, est sans nul doute le prochain défi de la ville de Beyrouth, et cela dans un contexte politique, économique et sanitaire complexe.

Ce défi serait l’occasion unique de dépasser les fractures sociales d’une communauté urbaine traumatisée,  tout en étant un vecteur de cohésion et de novation.

C’est à cet élan, que RestART Beirut, souhaite apporter son concours, dans ses multiples dimensions:

  • l’éducation, avec la sensibilisation au patrimoine, la transmission de savoir-faire dans des chantiers-écoles, la diffusion de la culture architecturale et artistique à un jeune public.
  • L’économie locale avec la revitalisation d’un réseau d’artistes et d’artisans libanais voire la création de nouveaux emplois pérennes dans ce secteur, (principalement pour de jeune apprentis) entre tradition du geste et innovation dans les pratiques.
  • L’internationale, à la mesure de nombreuses coopérations transnationales qui devront s’établir entre des institutions, des universités, des entreprises privées ou même des particuliers issus de la diaspora libanaise et au-delà.


La reconstruction de Beyrouth est un projet de société : il s’agit de conjuguer une pluralité d’initiatives individuelles (du bénévolat, au financement participatif) au service d’un but, l’écriture collective d’un nouveau chapitre de l’histoire de la ville.

Le Fonds RestART Beirut a été créé dans le but de faire revivre et de valoriser le patrimoine culturel libanais, en soutenant la réhabilitation des collections d’art de Beyrouth.

Notre projet phare s’attache aux collections du Palais Sursock, à la restauration de celui-ci et son ouverture au public. Ce Palais,  future centre culturel, résidences d’artistes, a pour objectif de devenir un moteur du développement économique, social et culturel de la ville. Le projet renforcera le rôle du patrimoine dans le cadre du tissu socio-économique de Beyrouth en générant une dynamique de croissance, en créant des emplois, en augmentant la cohésion et l’implication des habitants de la ville et au-delà.

Restauration RestART palais Sursock
Les experts suisses évaluent l’étendue des dégâts (Octobre 2021).

Derrière cette initiative…

RestART Beirut possède un comité fondateur multiculturel de 6 personnes : Marie Eve Didier, Joseph El Hayek, Didier Goossens, Laurent Lise-Cabasset, Alexandru Dramu, Pierre-Henri Ollier.

Afin de mener à bien ses activités au quotidien, un comité opérationnel a été mis en place, composé actuellement de Marie Eve Didier, Patrick Michel et Didier Goossens.

“Nous sommes convaincus qu’en temps de crise la culture est souvent laissé pour compte dans les efforts d’aides humanitaires, mais la culture est l’âme des communautés partout dans le monde, la colonne vertébrale de la cohésion sociale, le gardien des valeurs partagées qui permettent l’action collective et le rétablissement.” –  RestART Beirut

Notre mission

Quand on pense à Beyrouth, on pense à l’extraordinaire résilience de ses habitants, qui ont toujours su se remettre des multiples événements dramatiques qui ont marqué la longue histoire du pays. C’est cette force de caractère et cette énergie que RestART Beirut souhaite mettre en valeur dans ses projets, dont l’objectif principal n’est pas seulement de restaurer le passé mais aussi de stimuler la vie artistique de Beyrouth dans un futur proche.

Notre mission est de protéger durablement le patrimoine culturel inestimable de Beyrouth, de l’utiliser comme vecteur socio-économique pour le pays et de stimuler l’avenir artistique de Beyrouth à travers les échanges culturels et l’éducation dans le domaine de la conservation du patrimoine culturel.

experts restauration palais sursock
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Restauration des décorations en marbre

Parmi les nombreux dégâts subis par le palais Sursock lors de l’explosion du 4 août, certains éléments décoratifs en marbre, qui donnaient ce raffinement unique au palais, se sont détachés des murs et, en tombant, se sont brisés en de multiples fragments.

Notre campagne de printemps visait donc à réparer et remplacer les 78 éléments endommagés, soit 130 m² de marbre blanc. C’était la première étape d’un plan plus général concernant les éléments des surfaces décoratives emportés par l’explosion (stucs, boiseries, plafonds sculptés, etc.).

Dans le détail, les marbres fragilisés encore en place ont été déposés, les anciens mortiers nettoyés des murs et des marbres, les éléments cassés recollés, et les marbres réinstallés sur les murs.

Les travaux de restauration ont duré un mois et ont mobilisé trois à quatre artisans.

Grâce à cette action, nous avons pu fournir du travail aux artisans locaux et induire un impact social sur le savoir-faire et les activités locales en matière de préservation du patrimoine culturel. C’est un premier pas vers la transformation du Palais Sursock en un Centre Culturel ouvert à tous, et il y a encore du chemin à faire.

juin à juillet 2021